Ma vie, quelle triste vie. J'ai longtemps été maltraité, longtemps été considéré comme le souffre douleur, on m'a torturé physiquement comme psychologiquement pendant une grande partie de ma vie. J'étais pitoyable. Un moins que rien, oui je l'admets, mon existence était futile. Mais maintenant ce don que l'on m'a offert, ce don qui s'est développé en moi, cette colère qui m'anime et qui ne cesse de me guider...et bien m'a donné un but. J'ai maintenant un but à ma vie, un sens à lui donner, et surtout je peux maintenant me venger de l'Humanité, de ce qu'elle m'a fait lorsque j'étais encore l'un d'entre eux. Je serais celui qui causera sa perte.
Je suis né un 12 Septembre 1991 dans un triste hôpital de Chicago dans l'Illinois. Ma naissance illustre bien ce que sera le reste de ma vie, un orphelin que l'on passe son temps à rejeter, voilà ce que je vais devenir. Ma mère, je ne la connaîtrais jamais, et il ne vaut mieux pas que je la rencontre un jour parce que c'est à cause d'elle que j'ai enduré tant d'épreuves, tant de douleurs, tant de souffrances. Cette mère dont j'ai souvent rêvé, cette mère qui aurait du être présente pour moi, qui aurait du m'apprendre la vie, cette mère qui aurait du apaiser mes douleurs, m'aider à surmonter mes problèmes, m'a abandonné dans cet hôpital. Autant vous dire que je déteste aujourd'hui les hôpitaux, vous comprendrez pourquoi, je ne vais pas vous faire un dessin. Ces lieux me rappellent trop de mauvais souvenirs que je préfère oublier, ils me rappellent qu'autrefois, j'étais un être faible. Ma mère biologique, j'éprouve une haine sans égard pour elle, et pourtant lorsque j'étais petit j'espérais toujours qu'elle revienne un jour, qu'elle revienne pour me sauver, pour s'occuper de moi. A force de grandir, j'ai vite compris qu'elle ne reviendrait jamais, qu'elle se moquait de moi. Cette femme n'aurait jamais du me donner la vie, si elle ne me voulait pas, elle aurait du me supprimer, m'éliminer avant que je ne vois le jour. Oui, j'aurais préféré ne jamais exister, je n'aurais ainsi jamais vécu ce parcours difficile qui m'a amené à devenir ce que je suis devenu. Jamais je n'aurais souffert, jamais. Mais, on ne peut revenir en arrière, alors en attendant, c'est le monde qui va payer pour son erreur. Vous êtes tous responsables de ma souffrance, vous méritez tous ma colère, vous m'avez tous d'une manière ou d'une autre fait vivre un véritable enfer. Tous. Mon père? Je ne le connais pas plus, mais j'imagine pour qu'il m'ait lui aussi abandonné, c'est qu'il n'est pas mieux que ma mère. Il est même tout autant responsable que cette dernière des difficultés que j'ai pu traverser. A vrai dire pour lui aussi je ne préfère pas savoir...sans doute un ivrogne, ou un lâche incapable d'assumer un enfant. Allez savoir ce qu'il en est véritablement. Mais lui aussi...lui aussi mérite la pire des morts pour m'avoir laissé dans ce monde chaotique, dans ce monde sans valeurs, dans ce monde animé par le plaisir de voir les siens souffrir. Oh croyez-moi, mes vrais parents...que je ne les rencontre pas un jour...ce sont eux qui subiront le pire châtiment.
Un orphelin, voilà ce que je suis, voilà ma condition. J'ai toujours vécu avec un sentiment étrange, comme si je n'ai jamais été à ma place où que je sois. Un sentiment indescriptible qui m'a sans cesse poussé à me poser des questions sur mes origines, sur moi-même, mais surtout à me sentir différent des autres. Les autres...eux ils avaient une mère, un père, des frères ou sœurs même. Moi, j'ai eu l'orphelinat, des familles d'accueil et une vie de solitude. Il y avait tout ces gens qui voulaient devenir mes parents mais qui ne l'ont jamais pu, ces gens qui en réalité ne valent pas mieux que les autres et qui ne pensent qu'à satisfaire leur sauvagerie. En fait je pourrais dire que j'ai toujours eu le sentiment qu'il me manquait quelque chose dans ma vie, j'avais un vide intérieur, oui c'est ça. Enfin...de toute manière maintenant je suis un loup-garou, je ne ressens plus toutes ces sottises, ces anciens sentiments qui m'habitaient ont disparu. Il n'y a après tout que les faibles qui restent figés sur leur passé, moi je vise l'avenir. Nulle question de pardonner, oh non, ça jamais, jamais je ne pardonnerais ce que l'on m'a fait...mais, il n'est plus question que cela me torture comme par le passé. Je suis l'Alpha Gévaudan, maintenant je peux inspirer la crainte. Je n'aurais plus jamais peur, plus jamais d'inquiétudes, je n'aurais plus besoin de penser à des choses aussi futiles.
J'ai donc été rapidement placé dans un orphelinat à Chicago, ce n'est pas terrible comme début de vie, mais bon tant qu'on est un bébé on est plus ou moins bien traité...enfin j'imagine parce que je n'ai aucun souvenir de ces quelques mois que j'ai passé là-bas. Vous l'aurez compris, on m'a adopté. Et me direz-vous sans doute, malgré une vie qui n'a pas très bien commencé, au final, quelque chose de bien m'est arrivé. Ne vous avancez pas trop vite...ce n'est que le début de l'histoire. Car oui, un bébé, c'est adorable, un bébé, on peut en rêver, on peut s'imaginer tout un tas de choses agréables. Être parents ça peut être facile, et surtout ça apportera de la joie. Oui, je veux bien être d'accord avec la joie...mais certains ne sont simplement pas prêts à devenir parents et on ne devrait même pas accepter de leur confier un gamin. Mais que voulez-vous, c'est tellement mieux de trouver une famille le plus vite possible, la première qui se présente, on lui confie l'enfant qui aura eu le bonheur ou le malheur d'attirer leur regard.
Le couple qui m'a adopté semblait effectivement avoir à cœur le fait d'élever un enfant. Edward et Pathy Serens étaient des gens de bonne volonté, ils avaient de l'amour à offrir, et pendant deux ou trois mois, nous nous sommes bien entendus...Enfin, j'imagine, c'est ce qu'on m'a dit, je n'était encore qu'un petit bébé. Un petit et vulnérable bébé, sans défense, avec pour seul moyen de s'exprimer sa petite voix qui quelques fois...pouvait s'élever un peu trop fort au goût des nouveaux parents. Car oui, passé les premiers mois, le jeune couple commençait à en avoir assez des cris de leur bébé, assez de devoir prendre sur leur temps libre pour s'en occuper...ils n'imaginaient pas qu'un bébé c'était tant de travail. Ainsi, à 10 mois ils m'ont rendu à l'orphelinat, comme si j'étais une chose, un objet que l'on pouvait retourner...comme si il existait une garantie. Ils ont tout fait pour persuader l'orphelinat de me reprendre, mais bien sûr de manière assez détournée...ils n'allaient tout de même pas dire en face de leurs interlocuteurs que si ils refusaient ils allaient m'abandonner à mon triste sort. Comment je pourrais savoir tout ça si je n'étais qu'un bébé? Vous le saurez bien après, une chose à la fois. En tout cas, voici déjà deux personnes que j'ai fini par ajouter à ma liste de ceux que je peux haïr, de ceux qui si jamais ils croisaient mon chemin, regretteraient toutes leurs mauvaises actions. Même pas encore en âge de penser et de réfléchir convenablement que je pouvais mettre 4 personnes sur cette liste.
J'ai bien passé 7 ans dans cet orphelinat de malheur avant d'être à nouveau adopté. Ceux qui étaient censé nous aider à s'épanouir et à ne pas penser à notre condition prenaient un malin plaisir à nous torturer psychologiquement, quelques-fois se moquant de nous, se fichant de nous. Alors oui, ils n'étaient pas tous comme ça, mais pour la plupart ils ne nous considéraient que comme les parias de la société, ceux dont on ne voulait pas. Ainsi pour ces gens là notre bien-être n'était que secondaire. J'ai longtemps éprouvé de la peur pour ces adultes, oui j'avais peur qu'ils me punissent et ils l'ont si souvent fait. Pourquoi donc? La faute à mes chers camarades qui ne valaient pour certains pas mieux que ces chiens. Ils aimaient bien faire des bêtises et m'accuser de les avoir réalisé lorsqu'on les prenait, j'étais calme, silencieux, je ne disais jamais rien, alors oui, autant faire de moi leur bouc-émissaire. Je ne savais pas vraiment me défendre à l'époque, comment aurais-je pu? Sans parents, et dans un univers aussi perverti. Je suis loin de garder de bons souvenirs de ces années là-bas, mais heureusement, il y avait une femme, douce et attentionnée qui elle réussissait à m'apporter un semblant de bonheur. Elizabeth Thomson, enfin moi je l’appelais Lisa. Ce fut la seule femme à se préoccuper de moi, la seule à essayais de me rassurer, la seule à me protéger. Elle était pleine de bonnes intentions à mon égard, elle me chouchoutait et tentait toujours de me donner un petit cadeau. Un jour je me rappelle alors qu'on m'annonçait mon adoption, elle m'a offert un pendentif, je l'ai toujours sur moi depuis et je le garde jalousement.
Ma deuxième adoption allait-elle mieux se passer? Et bien dans un premier temps on peut dire que oui. J'ai été adopté à ce moment là par William et Selena Hellay. Je dois l'admettre, les quelques premières années passées avec ceux qui étaient devenus mes nouveaux parents furent joyeuses. Probablement l'un des rares moments de ma vie passées que je ne regrette pas ou qui ne me met pas en colère. William faisait attention à moi, il semblait vouloir m'offrir tout ce qu'un père pouvait offrir à son fils, tout ce que lui n'avait pas connu de son propre père. Il passait son temps à jouer avec moi, malgré son travail en tant que conseiller juridique, il trouvait toujours du temps pour moi. Selena elle était de loin la femme la plus merveilleuse, elle était sensible, elle était attentionnée, elle voulait mon bonheur et a toujours été là pour moi, quoi qu'il arrive. Lorsque j'étais avec elle, je me sentais apaisé. 7 ans passèrent avant que toute la force que me procurait cet amour finit par s'estomper. Si avec eux j'étais heureux, ces 7 années ne furent pas de tout repos pour moi...les autres enfants me trouvaient différent...parce que j'étais intelligent, parce que j'étais plus réservé, parce que je n'avais que très peu de confiance en moi. Et tel de petits démons, ils s'en jouaient. Ils me mettaient à l'écart, se moquaient de moi, me prenaient pour leur punshing-ball, pour une tête à claque, il m'est arrivé bien des fois d'en pleurer. Mais là encore Selena était là pour moi, elle cherchait tellement à faire en sorte que je me sente bien qu'elle a finit par comprendre ce que je subissais à l'école. Elle me changea d'école une fois. Mais tout recommença. Selena m'apprit à devenir plus fort, à résister à tout cela, et aussi à me défendre. Je ne me laisserait plus faire, et au bout de quelques temps, plus personne ou presque ne cherchait à faire de moi son souffre douleur. Malheureusement, j'avais 14 ans quand la vie m'arracha l'une des rares personnes de ce monde à m'avoir confié son amour.
Un immonde rat me vola l'une des rares personnes qui comptait pour moi, un chauffard renversa Sele...ma mère et la tua. Quand j'ai appris la nouvelle j'étais effondré, je souffrais comme je n'avais jamais souffert...on m'avait arraché une femme tendre et aimante...on m'avait arraché celle qui m'avait permis d'avoir une vie normale. Aujourd'hui, je n'éprouve que de la haine pour ce meurtrier, je suis en colère contre la violence humaine. Ce chauffard...était trop pressé...il n'a pas prit la peine de respecter les règles...de regarder où il allait...et encore moins de s'arrêter pour tenter de sauver ma mère. La vie ne s'était déjà-t-elle pas assez moquée de moi? Ne m'avait déjà-t-elle pas assez fait souffrir? Non, tout cela continuait, comme si je ne devrais pas avoir droit au bonheur. Forcément tout changea...j'étais tellement bouleversé que cela s'en ressentait autour de moi...à l'école, on recommença à nouveau à me prendre pour le souffre douleur de service. On se moquait sans cesse de moi, on m’humiliait avec des blagues plus que débiles. Ils ne se rendaient pas compte de ce qu'ils préparaient, de ce qu'ils bâtissaient...je me repliais de plus en plus sur moi-même, je pleurais sur mon sort, je n'arrivais plus à m'adresser à quiconque. Mon seul refuge, les cours...les livres...le savoir. William? Je m'étais trompé à son sujet...à la mort de ma mère il sombra dans l'alcool. Il commença à me délaisser et à me traîner comme un boulet. Je n'avais plus son attention, il était bien trop occupé à se morfondre dans l'alcool pour noyer son chagrin pour se rendre compte que je souffrais moi aussi. L'alcool...quelle déchet pour la société, quelle abomination. William était devenu un alcoolique mais pire que tout il devait violent. Alors au départ il ne s'en prenait qu'aux objets, il cassait tout sur son passage et m'ignorait totalement...mais un jour lui est venu la bonne idée de me frapper. Et puis, comme si cela le réjouissait et le déchargeait de sa tristesse, il le fit de plus en plus souvent...me battant comme si je n'étais rien pour lui. Je grandissais dans la terreur, la souffrance, la tristesse, le désarrois. Il aurait mieux valu que je ne sois jamais venu au monde.
J'étais vraiment trop faible...j'aurais pu protester, m'opposer à lui, partir, le dénoncer...mais il n'en fut rien...je le laissais faire. Qu'es-ce que je peux avoir honte de ma faiblesse d'autrefois. Forcément William perdit son travail au bout de quelques-mois, et là ce fut bien pire pour moi. J'ai du subir deux années de tortures avant que quelqu'un ne remarqua ce qu'il me faisait...c'était un professeur de littérature M. Halay. Un jour, il nous avait demandé de rédiger une histoire, peut-importe ce que c'était, il voulait laisser libre court à notre imagination mais n'imposait qu'un simple respect des règles de grammaire bien sûr. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit à ce moment là mais j'ai voulu confier toutes mes pensées, tout ce que je ressentais dans cette histoire au travers d'un personnage. Je contais ma vie sans admettre que c'était moi. M. Halay a trouvé mon histoire très sombre, très difficile, et a commencé à se poser des questions. Il m'a ensuite surveillé...puis à commencé à remarquer des marques de coups sur moi...une fois même il m'a surpris caché dans un coin à pleurer. Je n'ose imaginer dans quel état piteux je devais être, alors il a comprit. Il a cherché à m'aider, à rencontrer William. Mais cela ne servait à rien. Cependant, j'ai commencé à avoir confiance en lui...encore une erreur de ma part. Il m'avait donné son numéro de téléphone, pour que si jamais William recommençait à me battre, et bien je le prévienne. Cela arriva et je l'avais appelé. William fut arrêté mais l'affaire s’ébruita...et si la plupart des élèves semblaient compatir à ce qu'il m'était arrivé...pour bon nombre d'entre je n'en étais que plus misérable. Tandis que M. Halay m'a hébergé pendant quelques jours après l'arrestation de William, les ragots se déchaient. Et quand enfin je remis les pieds au lycée...je ressenti un profond dégoût et une profonde tristesse. Loin de s'arrêter, mes maux continuaient et s’amplifiaient. M. Halay m'avait en réalité fait plus de tort que de mal...beaucoup me voyait comme un être fébrile et faible. J'en avais assez...mais je n'avais nul courage pour faire quoi que ce soit et pour répondre à cela.
On m'a placé dans un de ces centres sociaux - encore - avant de me confier à une autre famille qui habitait en Californie à San Francisco. Mais comment aurais-je pu avoir de nouveau confiance en une autre famille? Comment? Gregory et Amanda Terens étaient probablement des gens bien...mais je ne leur laissait aucune chance. Ils savaient ce qu'il m'était arrivé mais je n'avais l'impression que de subir un regard compatissant, que leur amour qu'ils tentaient de me montrer n'était que de la simple pitié. J'ai tenté de fuguer 3 fois...sans aucune raison. J'étais juste terrifié et apeuré à l'idée qu'eux aussi me fassent du mal. La seule solution que l'on trouva fut de me placer dans un internat. Mais ce fut là aussi un vrai cauchemar pour moi...toujours la même méchanceté, et comme je restais muet, distant, renfermé sur moi même...j'étais solitaire. Un jour, une jeune fille tenta d'entrer en contact avec moi, je devais avoir dans les 17 ans. Malgré tous les efforts que j'ai pu donner pour ne pas lui parler, elle finit par réussir à entendre ma voix, à m'approcher. Elle était gentille, elle semblait sincère...elle s’appelait Aurora. Très vite j'ai commencé à lui faire confiance, elle devenait ma seule vraie amie, et grâce à elle j'ai réussi à me faire deux autres amis, c'était les siens. Lionel et Thomas. Deux garçons très sympathiques. Eux aussi j'ai eu du mal au départ, mais au fil du temps j'ai aussi fini par leur accorder ma confiance. Enfin...j'avais de vrais amis, des gens sur qui je pouvais compter, à qui je pouvais parler...et surtout des gens qui me défendaient. J'ai aussi passé de bons moments avec eux très vite nous sommes devenus inséparables et je ne les quittait plus. Mais, je pense que j'ai du tomber amoureux d'Aurora, je pensais sans cesse à elle, elle avait une étrange influence sur moi. Je ne m'étais jamais réellement demander jusque là ce que je souhaitais faire de ma vie. J'étais doué, très doué, j'ai très bien réussi mes examens de fin de lycée. J'avais mon diplôme, et je devais choisir une université. J'étais là et rien...je ne savais pas trop quoi faire. Aurora, je me rappelle que je l'aurais suivi partout. Elle voulait devenir prof, moi ça ne me disais pas grand chose, mais étrangement j'ai fait mine de le vouloir aussi. Lionel, lui est resté à San Francisco pour étudier dans la médecine, quant à Thomas...lui aussi voulait devenir prof.
Ainsi, nous étions trois à descendre sur Los Angeles pour entrer dans l'UCLA. L'année de mes 18 ans allait incarner un vrai changement dans ma vie. L'année 1995 fut assez tranquille, j'étais avec Aurora et Thomas, personne ne me faisait de mal. J'étais en paix. Cependant, et j'aurais du m'en douter, rien ne dure. J'ai commis la bêtise d'avouer à Aurora que je l'aimais. Cette dernière fut surprise mais elle n'avait pas les mêmes sentiments pour moi. Du moins c'est ce qu'elle m'avait alors dit. Elle voulait que nous restions amis, mais ça me faisait bien trop mal. N'avais-je pas droit à un peu de bonheur? J'ai du l'éviter pendant quelques semaines avant qu'elle ne réussisse à me raisonner...mais, j'ai découvert qu'elle sortait en secret avec Thomas. Cela eu le don de totalement m'anéantir. Qu'elle ne voulait pas de moi, je pouvais le comprendre...mais qu'elle me cache qu'elle et Thomas fricotaient ensemble...alors non. J'ai décidé de tout quitter le jour où j'ai découvert cela, je suis parti...mais c'est aussi à ce moment là que ma vie changea.
12 Février 1997, deux ans après mon entrée à la fac. C'est ce jour là que j'ai découvert la vérité au sujet d'Aurora et de Thomas, c'est aussi ce jour là que je suis devenu un loup-garou. Je m'étais mis en tête de quitter Los Angeles le soir, Aurora et Thomas me cherchaient apparemment puisque mon téléphone était remplis de messages de leur part, ils s'inquiétaient...mais il ne savaient pas que j'avais découvert leur secret. J'ai pris quelques affaires, piqué une voiture et je suis parti. Où j'allais? Je ne le savais pas. Comment j'allais survivre? Aucune idée. Je voulais juste m'en aller, m'en fuir, le plus loin possible. Existerait-il un être supérieur qui possède un projet pour votre vie? Une phénomène mystique que l'on pourrait appeler destin? Je ne le sais pas, mais je crois que quelque chose nous guide, car ce soir là, en partant j'ai été attaqué par une bête. Oui, vous le savez maintenant. Un loup-garou m'a attaqué. J'étais sur la route et il a sauté sur ma voiture. Forcément, j'ai quitté la route. J'ai tenté de me sauver...dans les bois...quelle idiotie bien sûr. Il m'a traqué et m'a rapidement rattrapé. Alors que je pensais mon heure venue, il s'est contenté de me mordre, ce que je pensais être une violente bête sauvage s'est alors sauvée. Une fois de plus dans ma vie j'avais peur, je saignais, j'avais mal...que faire? Rentrer? Mais comment? J'étais déjà assez loin d'un quelconque hôpital. J'aurais pu tenter de récupérer une voiture...mais j'ai décidé de poursuivre ma route, de continuer à m'éloigner...à pied. En plus je ne voulais pas que l'on me ramène à ma famille d'accueil...et encore moins revoir Aurora et Thomas. Alors peu importe la douleur, peu importe la peur, je m'étais décidé à continuer. Ce que je ne savais pas à ce moment là c'est que le loup-garou qui m'avait mordu me suivait. Dans le noir, j'avais fini par m'endormir, et puis de toute façon je n'avais pas beaucoup avancé. Lorsque je me suis réveillé le lendemain je n'avais plus mal, ma blessure avait disparu. Je ne comprenais pas ce qu'il c'était passé, pourquoi...avais-je rêvé? Non, j'étais dans cette forêt. A mon réveille alors que je me posais de nombreuses questions un homme me fit sursauter. J'avais immédiatement pensé à un fou...mais non, il me montra ce qu'il était vraiment. Bien sûr j'avais peur, je ne savais pas ce qu'il me voulait, mais il semblait vouloir m'aider, il s’appelait Soren.
Il me prit sous son aile et m'amena auprès du reste de sa meute. Au départ tout semblait beau, tous semblaient vraiment vouloir m'aider, tous semblaient me comprendre. Soren m'apprenait à maîtriser le pouvoir qu'il m'avait donné, un don selon lui. Il m'expliquait tout ce que j'avais à savoir sur les loups-garous, les autres créatures, et surtout sur les chasseurs. J'admirais ce Soren, j'avais l'impression que l'on s'occupait vraiment de moi et que l'on ne me trahirait plus. Mais plus le temps passait, plus je me rendais compte que je me trouvais au milieu de tueurs, de personnes...de créatures avides de sang. Je ne voulais pas devenir un tueur. Alors j'ai essayé de me sauver au bout de quelques mois. Malgré ma nouvelle condition, je n'étais pas prêt pour un affrontement. Soren était bien plus fort, il était ce que l'on appelait un Alpha. Il me retrouva facilement et me fit souffrir comme je n'avais jamais souffert. J'ai un affreux souvenir de ce moment là, jamais je n'avais ressenti telle douleur...et le pire, c'est que je guérissais. Pour me punir de ma fuite, il attendait que je me remette de mes blessures pour recommencer. Et comme si cela ne suffisait pas il devenait vraiment méchant, ajoutant aux tortures physiques des tortures morales. Je peux le dire, Soren m'a brisé. Il a fait de moi son petit chien, un petit chien qu'il aimait terroriser pour son plus grand plaisir...en fait je n'étais là que parce qu'il avait besoin d'un larbin. Je me laissais encore une fois faire, encore une fois je me laissais être humilié. Toujours dans la peur, dans la lâcheté...je me dégoûte moi-même.
Trois ans passèrent. Pendant trois ans j'ai parcouru le pays avec Soren et sa meute. Pendant trois ans j'ai souffert comme je n'avais jamais souffert, et je pensais avoir tout vu...je m'étais trompé...j'étais naïf. J'ai du aider la meute à tuer, à tuer des innocents. Je n'arrivais pas avoir le goût du sang...étrangement je gardais mon humanité...mais un jour Soren comme pour se moquer de moi, voulu me forcer à tuer un jeune garçon, c'était à Seattle, et il devait avoir 15 ans. Je ne voulais pas le faire, je me refusais...j'allais céder à Soren...mais...pour la première fois de ma vie j'eus un peu de courage et je refusais. Soren s'en prit alors au garçon à ma place. Mais j'ai essayé de l'en empêcher, je me suis interposé entre lui et le garçon. Le garçon me vit, il était terrifié, incapable de bouger. Je ne faisais pas le poids contre Soren, il me frappa de toute ses forces, m'enfonça ses griffes dans mon corps. Puis, il tenta de tuer le garçon. Avec les dernières forces que j'avais j'essayais de nouveau de l'en empêcher mais en vain. Alors Soren, comme pour jouer avec moi, décida de laisser le garçon se vider de son sang, de la garder un instant vivant pour que je puisse le voir mourir. Je ne sais pas ce qu'il se passa ce jour là. Je fus prit d'une immense colère, la haine rentra en moi, toutes ces années où je m'étais laissé faire, tous ces gens qui m'avait humilié, torturé, rabaissé, une violente haine s'empara de moi à ce moment là. Ce fus la première fois où je ressentais cette haine qui m'habite maintenant...je haïssais le monde, je les haïssais tous...humains, loups-garous, peu importe, tous. La colère me donna des ailes, elle me donna du courage, et de la force. Je sentais en moi quelque chose qui changeait. Je me sentais différent, plus sûr de moi, plus fort, plus intelligent. Sans trop savoir comment et sans réfléchir, j'ai réussi à me lever et à foncer sur Soren. Soren fut visiblement surpris. Je le maîtrisait, je n'en avais pas conscience à ce moment, j'étais habité d'une haine noire. Soren subissait toute ma colère, il se prenait toute ma haine. Il était mon défouloir. Je ne le savais pas encore à ce moment là, mais j'étais devenu plus qu'un simple loup-garou. Je n'étais plus un Bêta, j'étais devenu un Alpha, mais un Alpha plus fort que les autres, plus malin, plus rare...j'étais devenu l'Alpha Gévaudan, une créature disparue qui venait de renaître en moi. Je me rappelle avoir vu dans le reflet des yeux de Soren mon visage...mes yeux étaient noirs.
Puis, plus rien. Je me suis réveillé le lendemain près du cadavre de Soren ainsi que d'une dizaine d'autres loups-garous qui composaient sa meute. Ils étaient tous morts. Le jeune garçon? J'ignorais ce qu'il étais devenu. Au départ je ne comprenais pas ce qu'il c'était passé, mais petit à petit j'ai pu obtenir des réponses. Mais plus j'en savais sur ce que j'étais devenu...plus je sombrais dans le chaos et plus la haine qui sommeillait en moi se réveillait. Mauvaise chose? Non. Grâce à cela je suis devenu plus fort. Je changeais petit à petit, je n'étais plus le petit être frêle et fragile que j'étais...je devenais le prédateur le plus redoutable que le monde n'ai jamais connu. Je me suis découvert de nouveaux dons. Mes capacités de loup-garou étaient accentuées, j'étais plus rapide, plus vif, plus agile, plus fort, plus rusé, plus malin. J'avais une meilleure résistance physique, ma régénération se faisait quasi instantanément. Je réussissais aussi à devenir plus discret. Je traversais le pays en quête de réponses. Je cherchais d'autres meutes de loups-garous...ils me défièrent tous. Cherchant à m’intégrer à leur meute...mais j'ai pris leur vie, j'ai goûté à leur sang. Aucun ne réussi à me renseigner. J'y prenais goût à voir ces vies supprimées, à voir ces vies me supplier. Tant pis, je découvrais seul ce don j'étais capable. Plus tard, je me suis découvert un don incroyable. Je pouvais ressentir derrière leur apparence humaine toutes les créatures surnaturelles existantes. Loups-garous ou non. Mais plus surprenant encore j'arrivais à lire dans l'âme des gens. Oui, j'arrivais à ressentir ce qu'ils ressentaient, à percevoir leurs plus grandes peurs, à cerner leur personnalité. C'est un don qui me fascine et qui m'est devenu très utile aujourd'hui. Autre don que je me suis découvert, celui de contrôler d'autres loups-garous. C'est un don que j'ai toujours du mal à comprendre et à maîtriser, il me demande une forte concentration et les rares fois où j'ai tenté de l'utiliser j'ai soit tué mes cobaye, soit je m'en suis sorti avec une douleur affreuse à la tête. Cependant, je n'abandonne pas l'espoir de la maîtriser...je pourrais faire tant de choses avec ce don. Je pourrais unifier tous les loups-garous du monde, avoir une armée entière à mon service...alors je m'entraîne, peu importe la douleur, le mal que cela peut me faire, je compte bien maîtriser ce don. Plus que tout, vous devinerez bien que ma forme de loup est de loin la plus imposante. Vous aviez vu celle de l'alpha basique, et bien vous n'avez pas encore vu la mienne. Ma forme totale également d'ailleurs, je peux me transformer en cette bête imposante tout en gardant ma conscience. Le pouvoir. Voilà ce que j'avais obtenu. Je pouvais désormais inspirer la crainte au lieu de la subir. Tous allaient payer pour mes souffrances.
Pour bon nombre de personnes, l'année 2000 a été synonyme de joie, synonyme d'un nouveau millénaire. Oui c'est un nouveau millénaire, un nouveau millénaire que j'entends bien changer. Pour moi, l'année 2000 sera surtout celle de ma métamorphose, l'année où ce don m'est parvenu, l'année où j'ai enfin pris conscience qu'il était grand tant que je cesse de me faire marcher sur les pieds. Voilà cinq ans que je me suis mit en tête de tuer tous ceux qui croiseraient ma route. Mon objectif? Détruire l'humanité. Elle m'a tant fait souffrir lorsque j'étais encore l'un des leurs. Sa méchanceté va disparaître avec elle.
Ces 5 dernières années ont été très fructueuses pour moi, elles ont un moment d'apprentissage quant à mes capacités, également au sujet de ce que j'étais, de ce loup-garou si particulier et si rare que j'ai pu devenir. Mais ces 5 dernières années m'ont aussi permis de commencer à construire ce que je voulais, à réunir une meute, une meute qui allait désormais me permettre de réaliser l'objectif que je me suis fixé. Si je dois détruire l'humanité et lui faire payer pour ses torts, si je dois la remettre à sa place en tant qu'espèce inférieure, alors il me fallait de quoi lutter, il me fallait une base sur laquelle m'appuyer...il me fallait mon armée. Une armée de loups-garous et de créatures surnaturelles, voilà ce que je compte réunir. Cela prendra sans doute du temps, mais j'y arriverai. Avec mon pouvoir exceptionnel, avec ma supériorité naturelle sur les autres créatures, cela ne fait pas de doute.
Pendant les 2 premières années de ma nouvelle condition, je me posais plein de questions, des questions au sujet de ce que j'étais devenu, des questions au sujet de ce dont j'étais capable. Petit à petit j'ai donc pu apprendre, apprendre en m'entraînant...mais aussi grâce à un homme mystérieux qui m'a aidé. Un homme qui en savait plus que tous les autres, un certain Alexei Tharov. Cet homme n'était pas tout à fait humain, il avait quelque chose de plus. Il m'a révélé être ce que l'on appelait "druide", un puits de sagesse entre autre. Il semblait être le seul à savoir ce que j'étais devenu cette nuit où j'ai tué mon alpha. Alexei m'a aidé à contrôler mes capacités, il m'a expliqué de quoi j'étais capable. Il s'est montré bienveillant avec moi, malgré toute ma haine, malgré toute ma colère...il semblait la comprendre. Mais, malgré ma capacité à ressentir ce que les autres pouvaient ressentir, lui je n'arrivais pas à le sonder. Je ne comprenais pas pourquoi, son âme semblait instable, indéchiffrable, si complexe. Si j'ai confiance en lui, je dois dire que je m'en méfie aussi à cause de ça. J'ai donc passé presque 2 ans en sa compagnie, il m'a raconté l'histoire de la bête que j'étais...un alpha gévaudan. Il m'a raconté la vraie histoire de cette bête que les Argent ont fait passer pour un simple alpha, peut-être en ignorant ce qu'elle était vraiment...après tout au XVIIIème siècle, ils n'étaient pas aussi malin. Ou alors, c'était simplement que l'histoire a déformé ce qui était arrivé. Cela m'importait peu, car je savais, qu'hormis Alexei, personne ne pourrait savoir ce que j'étais. Et alors, il me serait plus facile d'entretenir la crainte. Un jour, jugeant qu'il m'avait apprit tout ce que j'avais à savoir, il décida que nos chemins se sépareraient...mais il me dit que nous nous reverrions. Quelque chose me dit que le jour où nous nous reverrons, il ne sera plus forcément là pour m'aider. En attendant, je me prépare à nos retrouvailles, je me prépare à toutes les éventualités. Après tout...il sait ce que je suis, il est le seul...il pourrait donc être dangereux pour moi. Nous nous sommes alors séparé.
C'est alors que débuta un nouveau chapitre de mon histoire. J'ai passé les 3 années qui suivirent à parcourir le pays en quête de loups-garous assez dignes pour devenir mes compagnons. Oui, il me fallait former une meute, mais cette meute devait tout d'abord être composée d'éléments de confiance, fidèles, loyaux, et partageant ma haine. Mon périple me mena à Détroit en Février 2003. Quelque chose de mystérieux m'y a attiré, comme si je savais que j'allais y trouver ce que je cherchais. C'est à Détroit que j'ai découvert les personnes qui allaient devenir à la fois mes meilleurs amis, mais aussi mes plus loyaux sujets. Drew Keller, un jeune agent de police tout juste promu mais qui avait un bien lourd secret...il était un loup-garou. Un loup-garou dont la famille avait été assassinée par des chasseurs. Il haïssait donc tout particulièrement le genre humain. Avant, il ne les haïssait pourtant pas, c'était pour ça qu'il était devenu agent de police...pour les protéger. Mais ça c'était avant que des chasseurs ne s'en prennent à sa famille inoffensive. Au départ, j'ai surtout exploité cet aspect pour l'attirer à moi...et je n'aurais jamais imaginé devenir bien plus proche de lui. Puis, Jessica Howell. Elle était une louve issue d'une famille qui détestait déjà les humains, elle les détestait pour avoir mainte et mainte fois tenté de les éliminer pour leur différence. Jessica me plaisait bien...à vrai dire j'éprouve quelque chose de spécial envers elle, quelque chose que j'ai déjà ressenti...mais en bien plus fort maintenant. Je n'ai eu aucun mal à la convaincre de me rejoindre. Tous les 3 sommes devenus très proches. Je suis resté à Détroit un petit moment avec eux, avant ensuite de les y laisser quelques semaines afin de partir en quête de nouveaux membres pour ma meute. Une fois que j'étais de retour avec de nouveaux bêtas, alors nous avons traversé le pays tous ensemble.
Un jour, je suis tombé sur Beacon Hills, c'était il y a quelques mois à peine. J'y est été attiré comme si c'était ici que je devais m'installer A peine arrivé j'ai vite compris que je pouvais maintenant réfléchir à un meilleur plan pour éradiquer l'humanité. Dans cette ville, j'ai remarqué qu'il y avait bon nombre de loups-garous, c'était parfait, j'allais pouvoir commencer un recrutement massif. Mais, j'avais besoin d'une couverture. Mon intelligence me permis sans aucun mal d'obtenir dans le lycée de Beacon Hills un poste en tant que surveillant, en volant de l'argent dans les quelques villes que j'ai pu traverser j'ai aussi pu donner l'illusion d'une vie normale. Je me suis inventé une vie passée...oh et...j'imagine que vous vous demandez pourquoi mon nom de famille était Connor...et bien c'était le nom de jeune fille de l'une des seules personnes qui ne m'a jamais trahie...ma mère adoptive, la seule que je considère comme ayant été une mère...celle que l'on m'avais enlevé...Selena Rylers. J'ai aussi grâce à mon intelligence, donné aux membres actuels de ma meute de fausses vies, car je ne fais jamais rien à moitié.
Maintenant, j'observe Beacon Hills, et j'attends mon heure. J'attend que mon plan secret puisse se concrétiser...les habitants de cette ville ne savent pas ce qui va leur tomber dessus...en fait, le monde entier l'ignore, car tous périront par ma colère.